Sexisme, Féminisme et Gauche
La véritable gauche anticapitaliste ne se réalisera jamais pleinement si elle continue à reproduire des travers sexistes, en totale contradiction avec sa théorie féministe. Comment changer le fonctionnement ? Comment changer les mentalités ? Comment rendre réelle et effective la solidarité entre toutes les femmes ? Comment développer des organisations effectivement démocratiques et féministes ?
lundi 10 novembre 2014
lundi 20 janvier 2014
Les beaufs de gauche; suite et sans doutes pas fin.....
image accompagnée d'un message type "un si bon livre de gauche, que ce sera difficile de faire autre chose"....
Après les beaufs du PC français; après les beaufs du Front de Gauche; voici les beaufs du PTB belge.
Non contents d'avoir fait toute une campagne sur la taxe des millionnaires avec un pin-up blonde habillée en hôtesse qui vante un baril de poudre; voilà qu'ils récidivent en mettant cette photo en ligne sur la page facebook officielle de leur porte-parole pour promouvoir son livre sur "la gôchE".
Cela s'accompagnant des meetings électoraux où les tribunes sont presque exclusivement masculines, on sent que dans ce parti comme dans d'autres, le féminisme est loin d'être intégré de manière transversale dans leur élaboration politique.
Le florilège de "hoooo, mais c'est pour rire, et puis c'est sympa, et puis c'est pas sexiste, et ceux qui ne rient pas c'est des coincés du c..." qu'on peut voir dans les rangs et en dehors du PTB laissent songeurs quant à l'état de la conscience d'un problème quant à l'utilisation du corps de la femme comme mise en valeur; comme si l'utiliser pour mettre en valeur un gros qui lit un livre de gauche était plus honorable que de l'utiliser pour mettre en valeur une bagnole....
Le combat féminisme indépendant aussi à l'intérieur des milieux de gauche, ce n'est décidément ni un luxe, ni une perte de temps.
Réflexion de Genre (1). Patriarcat et/ou capitalisme : Rouvrons le débat
Cinzia Arruza
Il est assez courant de trouver dans des textes, des tracts,
des articles ou des documents féministes, des références au patriarcat
et aux rapports patriarcaux. On utilise souvent le terme de patriarcat
pour signifier le fait que l’oppression et l’inégalité de genre ne sont
pas sporadiques ou exceptionnelles. Elles ne peuvent être réduites à des
phénomènes qui ne se produiraient qu’à l’intérieur des relations
interpersonnelles car ce sont, au contraire, des questions qui
traversent la société toute entière et qui se reproduisent sur base de
mécanismes que l’on ne peut pas expliquer en restant sur le plan
individuel.
Bref, on utilise souvent le terme de patriarcat pour souligner que
l’oppression de genre est un phénomène doté d’une certaine constance et
d’un caractère social, et non pas seulement interpersonnel. Cependant,
les choses deviennent un peu plus compliquées si on veut être plus
précis sur ce que l’on entend exactement par « patriarcat » et « système
patriarcal ». Et on fait encore un pas dans la complexité si on
commence à se demander quel est le lien entre le patriarcat et le
capitalisme et quelle est leur relation.
Itinéraire de la question
Pendant une courte période entre les années 70 et le milieu des
années 80, la question du rapport structurel entre le patriarcat et le
capitalisme a fait l’objet d’un débat animé entre théoriciens et
militants du courant matérialiste et marxiste du féminisme (du féminisme
marxiste au féminisme matérialiste d’origine français, en passant par
les différente variante de ce que l’on nomme « socialist feminism » ;
le féminisme marxiste ou matérialiste Afro-américain, le féminisme
matérialiste lesbien, etc.). Les questions fondamentales qui étaient
posées tournaient plus ou moins autour de deux axes : 1) est-ce que le
patriarcat est un système autonome par rapport au capitalisme ? ; 2)
est-il correct d’utiliser le terme « patriarcat » pour désigner
l’oppression et l’inégalité de genre ?
Ce débat, à l’occasion duquel des écrits d’un grand intérêt ont été
produits, s’est progressivement démodé parallèlement au recul de la
critique du capitalisme et alors que s’affirmaient des courants
féministes qui, soit ne remettaient pas en question l’horizon libéral ;
soit essentialisaient les rapports hommes-femmes et sortaient donc le
genre de son contexte historique ; soit éludaient la question de la
classe et du capitalisme tout en élaborant des concepts qui se sont
révélés très fructueux pour la déconstruction du genre (en particulier
la théorie « Queer » des années 90).
Naturellement, se démoder ne signifie pas disparaître, et, pendant
les décennies suivantes, diverses théoriciennes féministes ont continué à
travailler sur ces questions, au risque parfois de passer pour des
rétrogrades et d’être considérées comme des vestiges de guerre un peu
fastidieux dont on tolère l’existence.
Et elles ont certainement eu
raison de persévérer. En même temps qu’à une crise économique et
sociale, nous assistons actuellement à un retour de l’attention, partiel
mais significatif, sur le rapport structurel entre oppression de genre
et capitalisme.
Pendant ces dernières années, nous n’avons certainement pas manqué
d’analyses empiriques ou descriptives de phénomènes ou de questions
spécifiques, comme par exemple la féminisation du travail, l’impact des
politiques libérales sur les conditions de vie et de travail des femmes,
l’oppression croisée de genre, de race et de classe, ou le rapport
entre les différentes constructions de l’identité sexuelle et les
régimes d’accumulation capitaliste. Cependant, c’est une chose que de
« décrire » un phénomène ou un ensemble de phénomènes sociaux dans
lequel le lien entre le capitalisme et l’oppression de genre apparait
d’une manière plus ou moins évidente. C’en est une autre de donner une
explication « théorique » de la raison de ce lien entre capitalisme et
oppression de genre identifié dans ces phénomènes et de comment cela
fonctionne. Il faut alors se demander s’il existe un « principe
organisateur » de ce lien.
Par souci de concision et de clarté, je vais essayer de synthétiser
les hypothèses les plus intéressantes qui ont été suggérées jusqu’à
maintenant. Dans la prochaine « Réflexion de Genre » j’analyserai et
questionnerai ces différentes hypothèses de manière séparée. Par
honnêteté intellectuelle et pour éviter les malentendus, je précise tout
de suite que ma reconstruction des différents points de vue n’est pas
impartiale. Mon point de vue peut en fait être synthétisé par
l’hypothèse n°3 ci dessous.
Trois hypothèses
Trois hypothèses
Première hypothèse : la « Dual or triple systems theory » (la théorie du système dual ou triple). On peut synthétiser la vision originale de cette hypothèse en ces termes : le rapport de genre et de sexe constitue un système autonome qui se lie et se mélange avec le capitalisme, remodelant les rapports de classe, mais qui est lui-même modifié dans un rapport d’influence et d’interaction réciproque. La version la plus à jour de cette théorie inclut également les rapports de race, eux aussi considérés comme un système de relations sociales autonome et entrelacé avec les rapports de genre et de classe.
A l’intérieur du féminisme matérialiste, on couple ces considérations
avec d’autres sur les rapports de genre et de race qui sont vus comme
des systèmes de rapports d’oppression tout autant que des rapports
d’exploitation. En général, ces hypothèses ont une compréhension des
rapports de classe en termes substantiellement économiques : c’est
l’interaction entre le patriarcat et le système de domination racial qui
leur donne un caractère qui dépasse l’exploitation économique basique.
Une variante de cette hypothèse est celle qui voit les rapports de genre
comme un système de rapports culturels et idéologiques dérivant des
modes de production et des formations sociales antérieures et
indépendants du capitalisme et qui interviennent sur les rapports
capitalistes en leur donnant une dimension de genre.
Seconde hypothèse : « Le capitalisme indifférent ».
L’oppression et l’inégalité de genre sont le résidu de formations
sociales et de modes de production antérieurs au sein desquels le
patriarcat organisait directement la production tout en déterminant une
division sexuées rigide du travail. Le capitalisme serait en soi
indifférent aux rapports de genre et pourrait s’en passer, à tel point
que c’est le capitalisme lui-même qui a dissout le patriarcat dans les
pays capitalistes avancés et qui a restructuré de manière radicale les
rapports familiaux. En gros, le capitalisme a un rapport essentiellement
structurel avec l’inégalité de genre : il l’utilise là où cela se
révèle utile et il la met en crise là où elle constitue par contre un
obstacle.
Ce point de vue a plusieurs variantes. On peut passer de ceux qui
soutiennent que les femmes ont connu une émancipation à l’intérieur du
capitalisme de caractère inédit par rapport aux autres types de
société, ce qui démontrerait que le capitalisme ne représente pas un
obstacle structurel à la libération des femmes à ceux qui soutiennent,
au contraire, qu’il faut distinguer adéquatement le plan d’analyse
logique du plan d’analyse historique. D’un point de vue logique, le
capitalisme pourrait facilement se passer de l’inégalité de genre, mais
si on passe des expérimentations théoriques à la réalité historique, ce
n’est pas exactement ainsi que cela se passe.
Troisième hypothèse : la « Théorie Unitaire ». Selon cette
théorie, il n’existe plus, dans les pays capitalistes, de système
patriarcal qui soit autonome du capitalisme. Mais c’est une autre
question de parler des rapports patriarcaux qui continuent, eux, à
exister, sans pour autant constituer un système autonome. Cependant,
nier que le patriarcat soit un système dans les pays capitalistes ne
revient pas à nier que l’oppression de genre existe bel et bien et
qu’elle découle des rapports sociaux et interpersonnels dans leur
ensemble. Et cela ne revient pas non plus à réduire un seul des aspects
de cette oppression à une conséquence mécaniste et directe du
capitalisme ou encore à l’expliquer de manière strictement économique.
Bref, il ne s’agit d’aucune façon d’être réductionniste ou
économiciste ou de sous-estimer la centralité de l’oppression de genre.
Il s’agit plutôt de développer ses définitions et les concepts
qu’utilise cette oppression et de ne pas simplifier ce qui est, par
nature, complexe. De manière particulière, les théoriciennes qui ont
essayé de développer la Théorie Unitaire ont désapprouvé l’idée selon
laquelle le patriarcat serait aujourd’hui un système doté de règles de
fonctionnement et de mécanismes de reproductions autonomes. En même
temps, elles ont insisté sur la nécessité de considérer le capitalisme
non pas comme un ensemble de lois et de mécanismes purement économiques,
mais plutôt comme un ordre social complexe et articulé, qui contient en
son sein des rapports d’exploitation, de domination et d’aliénation.
De ce point de vue, la tentative est de comprendre comment la
dynamique d’accumulation capitaliste continue à produire, reproduire,
transformer, renouveler et maintenir des rapports de hiérarchie et
d’oppression, sans traduire ces mécanismes en des termes strictement
économiques et automatiques.
Source : http://www.communianet.org/news/riflessioni-degeneri-n1-patriarcato-eo-capitalismo-riapriamo-il-dibattito
Traduction française pour www.Avanti4.be : Sylvia Nerina
Traduction française pour www.Avanti4.be : Sylvia Nerina
vendredi 10 janvier 2014
Les violences sexistes dans les milieux militants qui se revendiquent anti-sexistes et anti-autoritaires
Ce recueil a été réalisé par le collectif non-mixte femmes-trans "SOUS LE TAPIS LE PAVÉ" à Lausanne, suite à un travail en commun entre 2011 et 2012.
Par des récits d'expériences vécues, ces militantes mettent en évidence que la violence sexiste est aussi présente, et doit aussi être combattue, dans les milieux qui se veulent progressistes.
"Avant toute chose, il est important pour nous de dire ici clairement et sans failles que nous considérons les violences envers les femmes comme résultant de la hiérarchie qui prédomine dans les rapports sociaux de genre qui sont construit. Il s’agit pour nous d’actes de contrôle récurrents sur les femmes à l’intérieur de sociétés sexistes."
Recueil de récits
Par des récits d'expériences vécues, ces militantes mettent en évidence que la violence sexiste est aussi présente, et doit aussi être combattue, dans les milieux qui se veulent progressistes.
"Avant toute chose, il est important pour nous de dire ici clairement et sans failles que nous considérons les violences envers les femmes comme résultant de la hiérarchie qui prédomine dans les rapports sociaux de genre qui sont construit. Il s’agit pour nous d’actes de contrôle récurrents sur les femmes à l’intérieur de sociétés sexistes."
Recueil de récits
lundi 9 décembre 2013
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